La Fondation Kéba Mbaye en plus de m’avoir mis dans des conditions optimales pour le succès dans mes travaux de recherche, m’a offert le juge Kéba Mbaye comme model, comme référence.
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Monsieur le Président de la Fondation Kéba Mbaye
Mesdames Messieurs les Membres de la Fondation Kéba Mbaye
Mesdames Messieurs les Professeurs
Mesdames Mesdemoiselles Messieurs les Etudiants

Chers Parents et Invités.Il me revient aujourd’hui, à l’occasion de cette cérémonie symbolique de remise de bourse, l’insigne honneur de m’adresser à vous en ma qualité d’ancien récipiendaire de la bourse de la fondation Kéba Mbaye.

Il y’a de cela sept ans, dans le cadre de la cérémonie organisée à l’honneur des premiers boursiers de la fondation Kéba Mbaye, devant cette grande famille, de parents, disciples amis et partenaires, unies pour marquer la continuité d’une oeuvre d’un homme à tout égard exceptionnel, le même privilège m’a été accordé. J’étais le porte-parole des lauréats.

Ce fut pour moi une belle opportunité pour magnifier cet élan de générosité qui traduit le souci de la fondation de participer à la formation des futurs chercheurs et enseignants des universités, de développer des capacités de recherche et d’expertise au profit du développement du Sénégal et des autres pays.

A mes amis récipiendaires je disais ceci : « que cette bourse devait nous inciter à être des modèles. Un récipiendaire de la bourse de la fondation doit non seulement avoir le mérite académique mais il doit en plus incarner toutes les valeurs qui ont sous tendus la vie et l’oeuvre du juge Kéba Mbaye. »

La remise pendant sept années successives de cette bourse aux étudiants les plus méritants témoigne s’il en est besoin de la fidélité de la fondation aux idéaux de feu le juge Kéba Mbaye. N’est ce pas lui qui disait je le cite : «il faut que nos étudiants entrent à l’université comme on entre dans les ordres ou les « Daara » et que les meilleurs soient mis dans les conditions optimales pour devenir des cadres de haut niveau ou même pourquoi pas, des savants.»

Monsieur le Président de la Fondation Kéba Mbaye
Mesdames Messieurs,

En 2010, sous la supervision de l’actuel Doyen de la FSJP le professeur Mamadou Badji, ici présent, mes travaux de recherches portaient sur le thème : « la notion de délai raisonnable dans le cadre de la détention provisoire au Sénégal ». Un tel sujet au regard de l’actualité juridique était certes exaltant mais comportait des risques d’autant plus que l’étudiant appelé à le traité est un publiciste de formation spécialisé en droit international et était confronté à de réelles difficultés tant sur le plan pédagogique que social.

Tout au début, je n’avais pas d’outils de travail appropriés à la recherche. Je n’avais pas d’ordinateur portable, je disposais juste d’une simple clé USB ou je stockais mes données après quelques heures de recherches passées dans les cybers cafés. Il m’arrivait de marcher pour aller à mes rendez-vous pour des entretiens. Je passais parfois des heures devant les guichets pour acheter des tickets où devant les restaurants du campus pour me restaurer. La bourse de 60 000 FCFA de l’Etat était largement insuffisante pour couvrir tous mes besoins. C’est dans ce contexte marqué par l’incertitude d’un lendemain meilleur que j’ai été informé d’un appel à candidature pour des bourses de troisième cycle lancé par la fondation Kéba Mbaye. J’ai postulé. Pré sélectionné, j’ai finalement été retenu après entretien. Pendant deux années successives, j’ai donc reçu de la fondation Kéba Mbaye la somme de 500 000 fcfa. Au bout de deux années de recherche j’ai terminé mes travaux.

Monsieur le Président de la Fondation Kéba Mbaye

Vous m’offrez encore aujourd’hui une belle opportunité pour adresser mes remerciements les plus chaleureux à la fondation Kéba Mbaye.

Merci à la fondation Kéba Mbaye !
Merci de m’avoir permis de faire mes recherches en toute quiétude sans trop me soucier des questions d’argents.
Merci de m’avoir permis de me doter d’outils de travail appropriés à la recherche.
Merci de m’avoir aidé à régler certaines de mes difficultés d’ordre social.
Merci de m’avoir redonné confiance alors que toutes les conditions étaient réunies pour que je perde tout espoir.

La fondation Kéba Mbaye en plus de m’avoir mis dans des conditions optimales pour le succès dans mes travaux de recherche, m’a offert le juge Kéba Mbaye comme model, comme référence. Cette bourse m’a davantage rapproché de la pensée et de l’oeuvre du juge. C’est ainsi que, avec les lauréats de la bourse, nous avons eu l’idée de mettre en place le Club Kéba Mbaye. Le Club, cheville ouvrière ou bras armé de la fondation Kéba Mbaye pour parler comme l’ancien président Abdou Wahab Talla nous a permis, à travers une panoplie d’activités scientifiques, dans les universités du Sénégal de vulgariser la pensée et l’oeuvre du juge Kéba Mbaye.

Pendant trois années successives j’ai présidé ce Club. Je profite alors de cette tribune pour remercier chaleureusement mes amis récipiendaires de 2010 pour cette marque de confiance et pour le travail que nous avons ensemble réalisé afin de perpétuer la mémoire de l’homme immense que fut le juge Kéba Mbaye. Certains d’entre eux sont présentement de haut cadre dans ce pays et incarnent dans leur travail les valeurs que le juge nous a léguées.

Monsieur le Président de la Fondation Kéba Mbaye

Mesdames Messieurs,

Si, aujourd’hui, je dois considérer la position de cadre que j’occupe depuis maintenant cinq ans au sein d’Amnesty International comme une réussite, dites-vous bien que la fondation Kéba Mbaye en est l’un des artisans.

Vous avez devant vous un ancien boursier devenu employé dans une des plus grandes organisation mondiale de promotion et de protection des droits de l’homme. Cet ancien boursier travaille au quotidien pour promouvoir et protéger les droits inaliénables de l’homme et des peuples. Et comme par hasard, j’ai appris du journaliste Cheikh Yérim Seck auteur du livre Kéba Mbaye parcours et combat d’un grand juge que les derniers jours du juge ont été marqués par son souci constant de promouvoir et de protéger les droits inaliénables de l’homme et des peuples.

Convaincu tout comme le professeur Abdou Salam Sall, que le hasard n’existe pas, je dirai donc que la fondation a encore de bonne raison de continuer à offrir des bourses de recherche aux étudiants les plus méritants. A mon avis, c’est l’une des plus belles manières pour perpétuer l’oeuvre immense de feu le juge Kéba Mbaye.

Pour terminer, Tout comme en 2010, je vous invite à méditer sur cette pensée léguée par le juge Kéba Mbaye avant de quitter ce bas monde : « le respect de ses concitoyens est le bien le plus précieux du monde. C’est le seul qu’il faut désirer, qu’il faut rechercher. C’est le seul qui est admiré ».

Je vous remercie pour votre aimable attention.

Mouhamadou Moustapha Diagne
Ancien Boursier de la Fondation
Chargé de programme
Amnesty International Sénégal